Nous commençons ce mois par la Toussaint. Il s’agit donc de la fête de tous les saints, et notamment de ceux qui n’ont pas été canonisés et dont on ne fait mémoire à aucun autre jour de l’année. Plus largement, les saints, ce sont les baptisés. C’est ainsi que S. Paul parle, par exemple, de « tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes » (Philippiens 1,1). Nous n’avons pourtant pas l’impression d’être de vivantes images pieuses, et ce d’ailleurs pas non plus ainsi que nous sommes perçus. On peut toutefois être saint sans correspondre à une caricature de sainteté.
La Toussaint est une belle occasion de prendre conscience du don de notre baptême. Nous y sommes nés d’eau et d’Esprit (cf. Jean 3,5). On le dit au baptême : « Vous êtes une création nouvelle dans le Christ ». Nous sommes unis à la mort et à la résurrection du Christ, nous participons à la vie même de Dieu, même si cela n’apparaît pas encore clairement. Quand on prend conscience de ce don infini, toute l’Église apparaît sous une autre lumière. Et si on confond souvent la Toussaint avec la fête des morts, ce n’est pas une erreur totale, et d’ailleurs ce n’est pas pour rien que les deux fêtes se suivent. Notre identité baptismale, qui fait de nous des « saints », nous met un pied au ciel.
Vivre le baptême implique la conscience d’être unis au Christ, à sa vie. Vivons cette belle vocation et grandissons-y : cette vocation est aussi notre contribution à la paix en ce monde qui en a tant besoin.
+ Charles Morerod OP