Nous sommes en année jubilaire de l’espérance. Indéniablement, notre monde et notre Église en ont besoin. Le français distingue « espoir » et « espérance », ce qui à ma connaissance n’existe pas dans le vocabulaire d’autres langues, mais dans tous les cas l’espérance théologale n’est pas un simple optimisme. Elle s’appuie sur la présence active de Dieu. Nous croyons que le Christ ressuscité est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps (cf. Matthieu 28,20) et nous pouvons lui dire avec S. Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ? » (Jean 6,68). A l’ouverture de l’Année Sainte, la liturgie prévoyait de dire, entre la fin du petit pèlerinage et l’entrée à la cathédrale : « Salut Ô Croix, unique espérance ». Unique ? A ce niveau oui. Si nous nous regardons nous-mêmes, nous voyons des motifs de joie, mais aussi d’impuissance. Le Sauveur ne vient pas que pour une vie après notre mort, mais aussi pour que nous puissions nous aimer en ce monde dans lequel nous recevons déjà la vie éternelle. Ne réduisons pas notre vision du présent et de l’avenir à notre propre mesure : ce n’est pas pour rien que le Fils de Dieu s’est fait homme. Nous avons une espérance à partager !